DELARRAS Jules Jean Baptiste
(°01/01/1888 - †17/04/1918)

	Morts pour la France 1914-1918

Fiche identité :

◦ Jules Jean Baptiste DELARRAS est né le 1er janvier 1888 à Billonnière, un hameau de CONTIGNY (03). ◦ Il est le fils légitime de Jean Baptiste DELARRAS, propriétaire, cultivateur, âgé de 33 ans, et de Berthe MALLAIS, sans profession, âgée de 26 ans. ◦ A sa naissance, il a pour frère: Jean-Baptiste (né en 1882).

Conseil de révision :

◦ En 1908 à ses vingt ans révolus, comme tous les Français il se fait recenser à MONÉTAY sur ALLIER dans le mois de décembre.
◦ Le conseil de révision se rassemble au MONTET, avec tous les jeunes hommes de la même classe, recensés dans les communes du canton.
◦ Le tirage au sort commence et Jules tire le n° 1.
◦ Il apprend en effet que le Conseil de Révision le désigne Bon pour le service armé, sous le matricule de recrutement n°798, dans la première portion de la liste. Le Conseil de Révision estime son niveau d'instruction au degré 3 (le jeune homme sait lire, écrire et compter). Son numéro de recrutement (798) est aussitôt inscrit sur son registre, sur lequel seront notés aussi tous les détails des services accomplis jusqu'à sa libération définitive des obligations militaires.

◦ Ce registre est une feuille cartonnée où sont mentionnés son état civil, sa filiation et qualité en tant que conscrit, des renseignements sur son physique ou d'ordre médical; puis par la suite ses campagnes militaires, ses blessures, ses décorations ou condamnations, ainsi que ses adresses successives lors de son passage en tant que réserviste. ◦ La loi du 15 juillet 1889, apporte des modifications importantes: La durée de service pour les mauvais numéros est ramenée à 3 ans et les bons numéros doivent effectuer un service court d'un an, de plus la loi supprime les exemptions dont bénéficiaient les instituteurs et les ecclésiastiques qui sont soumis à un service court d'un an. C'est ce détail qui a donné à cette loi le nom de loi des « curés sac à dos ».

Parcours militaire :

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◦ Après avoir effectué son service de 3 ans, le 24 septembre 1911, il est envoyé dans la disponibilité. On lui accorde son Certificat de bonne conduite.
◦ Il passe dans la réserve de l'armée active dans le Bataillon de Chasseurs à pied de CHAMBÉRY sous le numéro 170.
◦ Il retourne à sa vie civile mais il doit participer aux périodes d'exercices (elles pouvaient aller jusqu'à 28 jours chacune).

◦ Il est vigneron-cultivateur aux Rousseaux, commune de MONÉTAY SUR ALLIER. ◦ Il est célibataire. ◦ Il réalise une période d'exercice dans le 13ème Bataillon de Chasseurs du 31 août au 29 septembre 1913.

Guerre 14-18 :

1914 … Août … ---------------------------- ◦ Le samedi 1er août vers 16h, les cloches commencent à sonner le tocsin; un tocsin qui hélas, ressemble étrangement au glas des morts. Au loin dans les champs, les hommes, interdits, l'entendent et s'arrêtent un instant de travailler. Ils ont compris et sans mot dire, reprennent leur rude besogne, car il ne faut pas que cette belle moisson soit perdue. Qui donc pourra la terminer puisque demain, après demain, ils ne seront plus là ? ........Les cloches résonnent encore quand la cloche du garde-champêtre porte la fatale nouvelle dans toutes les rues du village. Les employés de la mairie placardent les ordres de mobilisation générale et de réquisition frappés des deux drapeaux croisés. ........Partout, sur les portes des granges, sur les pignons des maisons, sur les murs des fermes. Il est impossible de ne pas connaître la nouvelle. Une grande affiche : c'est l'ordre de mobilisation générale des armées de terre et de mer qui précise que le premier jour de la mobilisation est le dimanche 2 août et une autre affiche plus petite est l'ordre de réquisition des chevaux et des mulets. ........« Mais la mobilisation ne signifie tout de même pas la guerre, comme le dit une proclamation officielle. On va moucher les Prussiens en trois coups de cuiller à pot, vous allez voir. Tous les gens le croient. On aura tôt fait d'infliger une bonne leçon à cet épouvantail de Guillaume ; on aura tôt fait de lui couper les moustaches. Après cette juste revanche, on reviendra gentiment au village » (1).

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Sur son registre de matricule, il est noté que du 2 août 1914 au 17 avril 1918 jour de son décès, il est en campagne contre l'Allemagne .
Pendant l'une de ses campagne le 24 janvier 1915, il a les pieds gelés à l'HARTMANNSWILLERKOPF (VOSGES).
Il est bléssé le 27 octobre 1916 à DOUAUMONT d'un éclat d'obus à la tête aux reins.

Il est nommé Caporal le 9 octobre 1917.

En avril 1918 le bataillon combat entre le Mont Kemmel et Ypres lors de la Bataille de la Lys.

Le 16 Avril 1918, ordre est donné au bataillon de reprendre le village de MÉTEREN sans aucun renseignement sur la situation. A leur arrivée sur les lieux les Chasseurs se sont retrouvés seuls, les Alliés étant partis sans en aviser les Français.
A son arrivée dans le village le 32^ème Bataillon de Chasseurs est fauché à bout portant par les mitrailleuses du 248^ème Infanterie Allemand caché dans les ruines. Le Régiment laisse 3 officiers tués, 110 blessés et 30 sous-officiers ou soldats tués.

Entre le 16 et 17 avril 1918 11 000 obus tombent sur le village de MÉTEREN qui est alors rasé.

Historique du 32^ème BCP
dont extraits :

MÉTEREN 17 Avril 1918:
Le bataillon s'organise devant les lisières de MÉTEREN, en liaison à gauche avec le 116^ème B.C.A (qui tient le moulin (cote 65)), et à droite avec les troupes australiennes qui tiennent STRAZEELE et la zone Nord KOLF et MONT KOKEREEL.
Dispositif :2 pelotons de la 2^ème Compagnie et la 3^ème Compagnie, de la route FLÊTRE-MÉTEREN aux fermes Est du groupe des Ormes.
La 1^ére Compagnie (Lieutenant JABRILLAT) entre la 3^ème Compagnie (Capitaine LEMOINE) et la gauche anglaise, vers MONT KOKEREEL.
Un peloton de la 2^ème Compagnie (Lieutenant CHAMONTON) en réserve au P.C (fermes Deslod)
Vers 18 heures un bataillon ennemi (263^ème RI) part à l'attaque de nos positions au Sud de la route FLÊTRE-MÉTEREN et ne pouvant aborder de front la 3^ème Compagnie, il opère un glissement vers la gauche. Par infiltration il occupe les maisons bordant la route MÉTEREN FLÊTRE, jusqu'au MÉTEREN BECQUE, mettant ainsi notre première ligne dans une situation critique.
En dépit des demandes réitérées, le barrage de notre artillerie ne se déclenche pas. Une contre attaque menée à fond par le sous-lieutenant AGUETTAZ (3^ème Comppagnie) chasse les allemends des maisons un moment tenues.
Un grand nombre de tués et quelques prisonniers restent entre nos mains.
Perte du 17: 18 dont le caporal DELARRAS Jules Jean-Baptiste

Décorations, citations :

Citation:

Cité à l'ordre de la 133^ème Division n°44 du 2 décembre 1916

«Chasseur dévoué et courageux bléssé une première fois a continué à se porter à l'avant et ne s'est laissé évacuer qu'après une deusième blessure. »

Décoration

Croix de guerre - Etoile de argent

Jules Jean Baptiste DELARRAS est inhummé dans le carré militaire du cimetière de MONÉTAY sur ALLIER. En octobre 2020, la section de SAINT POURÇAIN SUR SIOULE du Souvenir Français a remis en état de sa tombe.

Sources:

Archives départementales de l'ALLIER
J.M.O du 32^ème B.C.P du site https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
Https://meteren.pagesperso-orange.fr/Meteren191418.htm
Le Souvenir Français Délégation de l'Allier